Histoires de Bains
 

 

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Repères historiques

Histoires de Bains
Une création du Théâtre des Lumières

Une comédie sur l'histoire de la toilette à travers les siècles

Texte : Gérard Levoyer
Mise en scène : Aurélia Bartolomé
Avec : Aurélia Bartolomé, Laurence Niedzwiecki, Yannick Fichant
et Brice Martin / Aurélien Arjo
Musiques originales : Brice Martin, avec l'aimable participation de Gilles Cuzacq et Mathias Chantrelle.
Scénographie : Cyril Babin
Création Lumière : Manu Ransinangue

Brochure du spectacle
Brochure

Dossier du spectacle
Dossier

Impressions du public

 

Le Théâtre des Lumières souhaite proposer une création originale sur le thème de l’histoire de la toilette à travers les siècles : comment à travers différentes époques  les manières de toilettes ont évoluées ou se sont transformées, reflétant ainsi les comportements d’une société.

Aurélia Bartolomé, metteur en scène de la compagnie, souhaite prolonger l’aventure débutée avec « les Plaisirs du Vin » et proposer à nouveau à Gérard Levoyer l’écriture de cette pièce sensitive sur le thème du "Bain raconté".
(Gérard Levoyer, sur une idée originale d’Aurélia Bartolomé a écrit le texte des "Plaisirs du Vin")

"Histoires de bains"  est un spectacle qui se rapporte au sens, à la mise en éveil des sens olfactifs (utilisation de parfums) et la (re)découverte de ce qui précéda notre confort actuel en terme de toilette.

L’eau est omniprésente dans le spectacle, elle joue, elle bruite, elle bouillonne, elle arrose, elle détend. Elle coulera, remplira une baignoire, élément principal scénographique du spectacle.

Histoires de bains, c’est aussi la rencontre de musicien (bassoniste et compositeur) et d’acteurs chanteurs. Le spectacle se veut poétique mais aussi musical et enlevé. Chansons et musique ponctueront notre spectacle.

Histoires de bains, c’est l’histoire de chacun face à son miroir et à l’image que chacun souhaite donner de son corps.

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L'histoire :

1907. Installé sur un champ de foire avec son théâtre portatif,  le peu scrupuleux propriétaire Movilain, présente à la foule son spectacle « Nini et Nénette prennent un bain ». Mais ses intentions ne sont pas que divertissantes mais surtout  mercantiles : vendre ses fioles parfums et savons, introuvables ailleurs dit-on.

Accompagné des ses employés qu’il n’hésite d’ailleurs pas à maltraiter, il raconte l’histoire du bain, brode des récits, étonne et amuse le public sur les différentes manières de propreté de l’homme à travers les siècles.
Divers tableaux se succèdent ponctués de chants, musique et pantomime. Movilain emploie tous les moyens pour séduire la foule.

baraque "la Goulue"

Mais voilà, même si son spectacle suscite un grand engouement dans les foires du monde entier, les acteurs se rebellent contre leurs conditions de travail et mettent en péril l’avenir de Movilain….

Exploitation de la nudité, harcèlement moral, bas salaires…ne peuvent être plus supportés pas les artistes qui finiront par  renverser la vapeur et dans un bouillonnement de révolte inverseront les rapports de force pour, peut être, finir sur un pied d’égalité.

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Extrait 1 :

MOVILAIN : Ah ce triste IIIème siècle qui accable les femmes ! (comme un prédicateur) « Car elles pèchent contre Lui, celles qui accablent leur peau de drogues, maculent leurs joues de rouge, étirent leurs yeux avec du noir. Ce qui est de nature est l’œuvre de Dieu, ce qui est factice est l’œuvre du Diable » !... Hé bien, avec ce Tertullien qui prônait « la nature » avec ses pustules, ses fistules et ses mauvaises odeurs, j’aurais fait faillite, moi.

Il dépose sa malle. Le musicien est debout près de deux (ou un seul) grands baquets en bois. Il imite le cheval qui galope, hennit, s’ébroue et finit par plonger la tête dans le baquet.

MOVILAIN : Qu’est-ce qui te prend ?

LE MUSICIEN : On arrive au 12ème siècle.

MOVILAIN : Et alors ?

LE MUSICIEN : Alors je fais le chevalier qui revient de croisade. (il recommence un petit galop puis joue le chevalier) Holà ! Ecoutez-moi ! Je reviens d’Orient où les églises ont des tours pointues et où l’on fume des pipes à eau ! (il refait des petits galops entre chaque phrase) Qu’on me prépare un bain parfumé comme à Byzance ! De la vapeur, des huiles, des parfums ! Là-bas les femmes sentent le jasmin et l’eucalyptus ! Ici elles puent la charogne ! Qu’on me construise des étuves, vite !

MOVILAIN : Tu es vraiment ridicule à faire le cheval.

LE MUSICIEN : Peut-être mais on m’écoute. Et en 1292 on peut compter 26 bains publics pour une population de 70 000 habitants.

MOVILAIN : L’étuve médiévale c’est le jeu et la fête !

Movilain et le musicien se prennent par le bras et dansent un tourbillon endiablé. Ils chantent.

On barbote tout nu tout nu.
Avec des dames et des messieurs.
On s’fait coiffer tout nu tout nu
Et même y bien manger l’on peut
Bains aux herbes tout nu tout nu
Et vapeur aromatiques
Les plaisirs tout nu tout nu
Deviennent vite érotiques !

Movilain et le musicien déplient des rouleaux de tissus sur lesquels sont inscrites des propositions.

LE MUSICIEN : Barbe ! Coiffure ! Massage ! Ventouse ! Epilation ! Saignée !

MOVILAIN : Bains chauds ! Bains froids ! Une, deux, plusieurs personnes ! Gradins d’étuve !

LE MUSICIEN : Mais en 1566…

Entrée de Nini costumée en homme d’église et de Nénette en médecin. Nénette est cachée derrière Nini et fait apparaitre ses bras au côté de ceux de Nini : l’homme d’église a ainsi 4 bras et dans une gestuelle semi baroque ordonne la fermeture des étuves.

NINI : Les étuves sont de véritables maisons de rendez-vous, nous,  membres de l’église, ordonnons la fermeture de ces lieux de dépravation !

Nini  se place devant Nénette. Nini fera apparaitre clystère et autre instrument de torture médicale de derrière Nénette

NÉNETTE : Nous, membres de la médecine, rejoignons le clergé dans sa condamnation. Etuves et bains je vous en prie, fuyez les ou mourrez. La peste et la Syphilis sont parmi nous !     Nini et Nénette sortent de scène.

LE MUSICIEN : Pendant deux siècles, finis les bains !

MOVILAIN : L’eau devient objet de toutes les craintes.

Ils soupirent tristement un long moment. Silence.

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Extrait 2 :

MOVILAIN (applaudissant) : Bravo ! Très drôle ! On voit que vous avez été formées à la bonne école de papa Movilain.

NINI : Pas « formées », déformées !

NÉNETTE : Mâtées !

NINI : Maltraitées !

LE MUSICIEN : Humiliés !

NÉNETTE : Reconnais-le Movilain !

MOVILAIN : Oui…oui…peut-être…je ne le nie pas…

NINI : Avoue.

MOVILAIN : Par moments peut-être…

NÉNETTE : Toutes les heures de tous les jours de tous les ans !

NINI : Depuis qu’on est petites comme ça.

MOVILAIN : … non… ou alors à l’insu de mon plein gré…

Tous trois s’activent sur Movilain, le rincent et le frictionnent.

LE MUSICIEN : Le bain purifie, tu vas devenir bon, Movilain !

NINI : On va t’ondoyer copieusement !

NÉNETTE : On va te désinfecter le cerveau et l’esprit.

LE MUSICIEN : C’est dans ta tête que ça va pas ? Le bain va te faire du bien. On va te réparer les nerfs comme à Lamalou-les-bains.

NINI : C’est ta bile qui te rend acariâtre ? Le bain va te faire du bien. On va te réparer la tripe comme à Châtel-Guyon, Plombières, Vichy, Contrexéville.

NÉNETTE : Tu t’étouffes, tu deviens rouge, tu exploses ? Le bain va te faire du bien. On va te dégager les bronches comme à Luchon, Préchacq, Tercis, Amélie, Bourbonne-les-Bains.

LE MUSICIEN : On va t’attendrir !

NINI : On va te rendre bon !

NÉNETTE : Oui, on va te rendre doux.

LE MUSICIEN : Doux comme une peau de bébé.

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Les Personnages :

Photo docteur
Photo nini
Nini
photo nénette

 

Photo à venir

 

Le Musicien

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Note d'intention :

Mettre en scène un spectacle de une heure trente sur les manières de propreté et du rapport de l’homme à l’eau à travers les siècles est un véritable défi car il est nécessaire de prendre en compte les contraintes inhérentes à deux domaines bien différents : le divertissement et l’historique.

Chaque création du Théâtre des Lumières prend son ancrage dans le désir de s’intéresser à telle ou telle question existentielle et de trouver la forme et les moyens propres à développer les enjeux de cette question auprès du public.

C’est parce que « le bain » est une histoire chargée de symboles : Les époques et les civilisations se succèdent et entretiennent avec l’eau et le corps différents types de relations. C'est une histoire qui se complique singulièrement, car « comme pour n’importe quel objet, si on l’étudie correctement, toute la société vient avec » (A.G Haudricourt)…

C’est parce que nous avons traversé des siècles, passant d’une période où l’eau a été élément de plaisir et de bien être, à une autre où elle a été considéré comme vecteur de maladies… Qu’après ces siècles de peur et d'ignorance, l'eau bénéficie à nouveau d'une attention nouvelle, jusqu'à l'apparition de la notion d’hygiène. Pour enfin faire place définitivement au 19ème siècle à la salle de bains (apparition de l'eau courante et du tout à l'égout)…

C’est parce que les vertus thérapeutiques de l'eau ont toujours été utilisées pour soigner nos maux et face aux progrès médicamenteux, les soins traditionnels du thermalisme ont toujours trouvé leur place…

C’est parce que cette thématique engendre l’envie d’un spectacle sensitif où flotteraient des parfums et senteurs de bains, où bouillonnerait, coulerait l’eau… d’un spectacle pétillant, musical, joyeux, où l’Histoire côtoierait le plaisir d’être spectateur…

Pour toutes ces raisons, est née l’envie de créer « Histoires de Bains ».

J'ai souhaité que l'histoire soit portée par un bonimenteur assisté d'un musicien qui accompagnerait des chants et créerait une partition sonore autour de l'eau. L'action se déroulant en 1907, dans une baraque foraine, j'ai imaginé un univers coloré, pétillant dans l'esprit des cabarets de l'époque où se succéderaient plusieurs numéros, des personnages issus des bas-fonds tels qu'on les retrouve dans "Elephant Man" où la misère humaine est exploitée par un véreux charlatan.
Le texte de Gérard Levoyer a permis de dégager et d’affirmer des thématiques sous jacentes :
Le rôle de l’Eglise et de la Médecine dans l’utilisation ou non de l’eau à des fins de propreté.
L’utilisation de la femme objet à des fins publicitaires.
La revendication de la femme en tant qu’individu à part entière.
L’exploitation dans le travail.

Enfin, je ne pouvais concevoir un spectacle qui parle de l'art du bain sans faire appel aux effluves et à la présence de l'eau. Dans la continuité d'un travail entrepris avec "les Plaisirs du vin", j'ai souhaité poursuivre une mise en éveil des sens : Que de douces senteurs flottent dans la salle et caressent l'odorat du spectateur, que l'eau coule, joue, bruite et séduise l'ouie de l'auditeur.

Tous ces ingrédients pour qu'"Histoires de Bains" ne soit pas qu'un spectacle aux références historiques mais surtout un divertissement sensitif qui touche le cœur du public.

Aurélia Bartolomé, Metteur en scène

 

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L'Equipe :

Aurélia Bartolomé - Metteur en scène / Comédienne

Laurence Niedzwiecki - Comédienne

Yannick Fichant - Comédien

Brice Martin - Compositeur / Musicien / Comédien
en alternance avec Aurélien Arjo - Musicien / Comédien

Manu Ransinangue - Création lumière / Régie du spectacle

Cyril Babin - Scénographe / Décorateur

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La scénographie / décors:

La scénographie est réalisée par Cyril Babin, scénographe-décorateur.

Voici les premières maquettes du projet de décors :

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Quelques repères historiques :

L'histoire du bain, des thermes romains à nos jours
Le bain est une pratique millénaire, qui s’est développée dès l’Antiquité chez les Grecs puis les Romains. Un temps remplacé par la "toilette sèche" à la Renaissance, ce rituel de beauté n’a cessé d’évoluer jusqu’à nos jours.

Bains romains

Les thermes antiques
Les thermes sont une invention grecque que les Romains ont améliorée. Ainsi, la pratique du bain est attestée en Grèce à la fin du Vème siècle av. J.-C..

Alors que les Grecs avaient privilégié l’eau froide, associée aux exercices du corps et à l’endurcissement, les Romains ont introduit les bains chauds et tièdes et ont fait des thermes des lieux monumentaux et institutionnels.

Les premiers thermes étaient privés et il fallut attendre le Ier siècle avant J.-C. pour que les thermes publics apparaissent.
Les thermes financés par l’argent public se répandent alors dans tout l’Empire, même dans les villes modestes.

Comme seules les classes aisées possédaient des bains privés et des toilettes dans leurs villas, ces bains publics avaient un rôle important pour l'hygiène générale.
Ces lieux étaient accessibles à tous, sans distinction de classe sociale et ouverts aux hommes comme aux femmes (dans des parties ou à des heures différentes). Ils servaient non seulement pour l'hygiène corporelle et les soins du corps, mais avaient aussi une fonction sociale importante : on y rencontrait ses amis, on y faisait du sport, on se cultivait dans les bibliothèques et on pouvait y traiter des affaires.


Le déclin de la pratique du bain
Les Romains aiment l’eau et nous en donnent le goût pendant plus longtemps qu’on ne le pense. On s’imagine souvent que les hommes et les femmes du Moyen Age ne se lavaient pas, ou peu. C’est injuste !
 
En fait, on se lavait fréquemment, non seulement pour être propre, mais aussi par plaisir. Il y a même une véritable obsession de la propreté infantile. Les bébés sont lavés plusieurs fois par jour, après chaque sieste :

Au Moyen Age, les bains publics sont considérés comme des lieux mal fréquentés ou suspects.
Des règlements tentent bien d’interdire l’accès aux bains des malades (en particulier les lépreux) et des prostituées. A la fin du XVe siècle, les procès se multiplient….en vain. Le ver est dans le fruit ! Ils doivent fermer. Cela devient même inévitable avec l’apparition de la syphilis. C’est la fin des bains publics.

Bains au moyen age
 
Finis les bains d’immersion, voici venue l’ère des ablutions. L’eau devient objet de toutes les craintes. On croit qu’elle ouvre les pores de la peau et que les microbes peuvent ainsi rentrer.
 
Leur disparition modifie les habitudes et entraîne le recours à la "toilette sèche".

A partir de la Renaissance, l'eau est accusée de transmettre des maladies et d’exposer le corps à toutes les infections en ouvrant les pores de la peau.  Le Parfum remplace le bain pour camoufler les mauvaises odeurs et se désinfecter. Pour se laver, on change de linge de corps…c’est la naissance de la chemise, blanche de préférence, dont les cols et manchettes dépassent pour montrer que l’on est propre.
On pratique maintenant « la toilette sèche » : on utilise uniquement un linge propre et sec pour frotter les parties visibles du corps (le visage et les mains). On pense que les vêtements captent la saleté, donc le corps dessous est propre et pas besoin de se laver…les parfums font le reste. Le bain ne se prend plus que sur ordonnance médicale.
Même Louis XIV , le grand « Roi Soleil », en est réduit aux simples ablutions.

Le retour en grâce du bain

Petit à petit, le bain réapparaît avec les Lumières, un nouveau mot se répand : l'hygiène. Les pores de la peau n'absorbent plus les miasmes, mais participent au contraire à la respiration. Il convient donc de se laver pour faciliter cette fonction. Les hôtels particuliers de la haute bourgeoisie sont équipés de salles de bain, pendant que la petite bourgeoisie se fait monter des bains à domicile.  Pour les pauvres, on construit des bains publics et des lavoirs.
 Il faut attendre le XIXe siècle pour voir un renouveau de l’hygiène avec les fosses sceptiques, les eaux usées, le début du tout à l’égout, qui remplace le « tout à la rue », la toilette quotidienne à l’eau et au savon.
Dès la fin XIXème siècle, les équipements sanitaires se développent, avec l’apport de l’eau courante et la production domestique d’eau chaude.  Le salon de bains, puis la salle de bains fait son apparition dans les maisons.



Les formes modernes du bain

Parallèlement, le modèle des thermes antiques fait naître de nouvelles pratiques avec l’essor du thermalisme et, plus tard, celui de la Thalassothérapie dans une optique de remise en forme.

Le hammam, qui est un bain de vapeur humide, tire lui aussi ses origines des thermes romains. Quant au sauna, il existe depuis plus de 2000 ans en Scandinavie, et notamment en Finlande.

sauna

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Le Théâtre des LumièrespiedCG40